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La Laine


Laine brute sur mouton d'Ouessant, France.

La laine est un matériau généralement d'origine animale qui est constitué de fibres kératiniques d'ovins et utilisé dans la production textile, notamment pour ses capacités d'isolant thermique.

Légalement, on désigne par « laine » les fibres du mouton ainsi que les fibres d'autres animaux (mais dans ce dernier cas on appelle toujours ces textiles par leur nom) dont la toison est composée de fibres kératiniques tels que la chèvre angora (dont les fibres de toison sont désignées par « laine mohair »), le lapin albinos ou lapin angora (dont les fibres de toison sont désignées par « Angora »), la chèvre dite cachemire (dont les fibres de toison sont désignées par le même terme « cachemire »), le lama, l'alpaga, le guanaco, le chameau domestique, yack, etc. La laine est utilisée dans tous les domaines du textile : tricot, vêtements tissés, chaussants, tissus d'ameublement, tapis et autres.

Par extension, le mot « laine » est aussi utilisé pour désigner d'autres matériaux, souvent d'origine minérale ou fabriqués par synthèse chimique, présentant des caractéristiques communes, comme leur pouvoir isolant ou leur apparence, et utilisés dans le bâtiment : laine de verre, laine de roche, laine de bois...


Caractéristique

La laine est un bon isolant thermique, notamment du fait qu'elle emprisonne près de 80 % d'air dans son propre volume. Elle absorbe facilement l'humidité (1 kg de laine contient environ 150 g d'eau).

Elle est relativement étirable mais ne reprend que difficilement sa forme originelle.

Une fibre de laine mesure de 20 à 80 microns de diamètre et sa longueur varie de 2 à 30 cm. La fibre de laine est recouverte d'écailles ; sa section montre une sorte d'écorce appelée cuticule où se creuse un canal.


Critiques

Les défenseurs de la cause animale dénoncent la maltraitance engendrée par les activités de production de laine, notamment dans les très grands élevages que l'on trouve en Australie et en Nouvelle-Zélande. Au premier rang de cette maltraitance, le fait que les moutons utilisés pour la tonte (Mérinos) présentent une surabondance de laine (sélection génétique) et qu'ils ne peuvent donc pas survivre de façon naturelle. Le gigantisme des troupeaux, ensuite, qui implique de fait, une certaine forme de négligence : faute de soins, certains moutons meurent de chaud, de froid, de famine ou de maladies diverses (dystocie, infections ...). D'autres souffrances sont quant à elles liées à la manipulation des animaux : on peut notamment citer les mutilations (castration, caudectomie, mulesing ... généralement effectuées sans le moindre anti-douleur), ainsi que la brutalité des tontes (généralement pour des questions de rentabilité). La fin de vie, enfin, est tout aussi sordide : lorsqu'ils deviennent moins intéressants pour leur laine que pour leur viande, les moutons sont généralement envoyés vers le Moyen-orient ou l'Afrique du nord pour y être égorgés (entassés sur des bateaux à plusieurs étages, nombre d'entre eux succombent alors pendant la traversée). Refusant cette exploitation et souffrance des animaux, certains refusent de se vêtir de laine et optent pour des matières alternatives (synthétiques ou naturelles).


Label de qualité

Seule la laine de première qualité provenant de la tonte d’animaux sains et vivants peut être dotée du label « Woolmark ». La désignation « laine vierge » correspond à un produit auquel on n’a ajouté que 7 % au maximum d’autres fibres, tandis que pour la pure laine vierge ce pourcentage est ramené au maximum à 0,3 % d’autres fibres. Les désignations 100 % laine, pure laine ou laine peuvent correspondre à une laine de moindre qualité ou à de la laine recyclée. De même, la désignation « No Child Labor » peut être observée sur certains produits en laine. Ce label est un gage de qualité puisqu'il certifie que la laine n'est pas travaillée par des enfants.


Généralités sur la filature

Bobines de fils

L'art de produire des fils textiles, qui tire son origine des besoins fondamentaux de l'homme (se nourrir, se loger, se vêtir), peut être considéré comme étant aussi ancien que l'humanité.

L'homme s'est inspiré des animaux que la nature avait généreusement pourvus d'une fourrure, tout d'abord en se vêtant des peaux des animaux morts, puis en prélevant les poils des fourrures, en confectionnant du feutre, puis des fils qui donnèrent finalement un textile propre à être utilisé comme vêtement.

La filature est donc l'art de confectionner, à partir de filaments discontinus et irréguliers comme les poils qui constituent la laine, un fil continu devant présenter certaines qualités exigées en vue de sa destination ultérieure.

Les principales qualités recherchées sont la solidité, l'élasticité, la régularité et la grosseur (ou « numéro ») du fil. Pour pouvoir confectionner un fil continu qui possède ces qualités, il faut transformer la laine en lui faisant subir un certain nombre d'opérations destinées à épurer et nettoyer, démêler et isoler, paralléliser, régulariser, affiner et tordre.


Les transformations de la laine


Tonte de moutons aux ciseaux forces

Dans les temps archaïques, le mouton s'arrachait sa laine lui-même, en se frottant contre les troncs d'arbre, par exemple. Par sélection, les éleveurs ont conservé le gêne de la permanence de la laine afin de pouvoir la récolter. C'est ainsi que le mouton a besoin de l'homme pour le débarrasser de sa toison qui ne tombe plus. La tonte est sanitaire pour l'animal. Cette opération a lieu au printemps, en général une fois par an. Il arrive que l'on puisse effectuer deux tontes dans l'année, car dans les premiers mois, la laine pousse particulièrement vite.

La tonte de moutons s'effectue à l'aide de ciseaux forces ou d'une tondeuse électrique. La laine coupée dans toute sa longueur, se tient d'une seule pièce, grâce à l'enchevêtrement serré des fibres. C'est la toison.

En moyenne, un tondeur de moutons professionnel tond 100 à 150 moutons par jour et certains champions australiens atteignent jusqu'à 300 moutons.


Qualité des différentes parties de la toison, le N° 1 étant la meilleure et le N° 6 la moins bonne

À la ferme, les différentes parties de la toison sont classées en lots suivant leur qualité.

Un nombre important de corps étrangers et d'impuretés se retrouvent dans la toison dont la laine représente entre 2 et 8 kg, et peuvent constituer jusqu'aux deux tiers du poids de celle-ci. Ces impuretés sont principalement le suint, de la terre, de la paille, du foin, des graines disséminées par zoochorie, des matières fécales sèches. Les toison peuvent être débordées, c'est-à-dire débarrassées de ses parties sales.

Les toisons sont ensuite pliées, roulées et mises en balles (de 170 kg en moyenne) avant d'être acheminées vers les centres de vente, puis vers les usines textiles. Cinq millions de balles de laine partent ainsi chaque année d'Australie vers les pays transformateurs situés en Europe, en Amérique et surtout en Asie.


Lavage

Naturellement grasses, les toisons retiennent poussières et débris végétaux. Aussi cette laine, dite laine brute, est d'abord lavée et séchée.


Il y a cinq phases :

le trempage (pour enlever le maximum de terre) ;le dégraissage (récupération de la suintine) ;le lavage ;le rinçage ;puis vient la phase de sèche (ni trop ni trop peu - si elle est trop sèche, cela entraîne de gros problèmes en carderie à cause de l'électricité statique et si elle est trop humide, les matières végétales vont se dérouler et partir avec le ruban ; la carde ne pourra faire son travail, éliminer les matières végétales en plus de paralléliser les fibres).

La graisse, ou suint, est récupérée et raffinée, pour être utilisée en pharmacie et dans la fabrication des produits de beauté sous le nom de lanoline. Toutefois, toute la matière grasse n'est pas enlevée. Une infime partie est laissée sur la fibre, sinon elle serait impossible à travailler (laine décreusée d'où électricité statique et problèmes en carderie).


Cardage

Cardage de laine lama

Dans cette opération, il s'agit de démêler la laine. Elle est d'abord ensimée, c'est-à-dire imprégnée d'une émulsion destinée à faciliter le démêlage ; puis elle passe dans la carde : des tambours garnis de très fines pointes d'acier, tournant à grande vitesse, divisent et parallélisent les fibres de laine et retiennent les impuretés végétales qui ont pu rester.


Suivant l'usage final auquel la laine est destinée, elle suivra, à partir du cardage et jusqu'à la transformation en fil, l'un ou l'autre cycle suivants :


le cycle peigné, suivi de préférence par les laines fines. Elles sortent de la carde sous forme de ruban continu, souple et homogène, dit ruban de carde. Le ruban subira l'opération de peignage avant d'être transformé en fil. La laine peignée donnera des tissus et des tricots d'aspect sec et fin ;le cycle cardé, suivi par les laines de plus gros diamètre de fibre. Elles sortent de la carde sous forme de mèches fines qui seront directement transformées en fil. La laine cardée donnera des tissus et des tricots d'aspect plus rustique.


Étymologie

Le mot cardage dérive de chardon, plante hérissée de piquants qui pousse le long des chemins. Dans ses déplacements, il n'est pas rare qu'un troupeau de moutons se frotte contre des chardons et y accroche quelques flocons de laine.

Les pâtres d'autrefois frottaient les toisons avec des bouquets de chardons pour obtenir une laine plus souple et propre. Et les premières « cardeuses » industrielles étaient équipées de chardons. Ce procédé était encore utilisé il y a quelques années pour le cardage de certaines laines fragiles (mohair).


Défeutrage

En bas il s'agit d'un ruban de laine peignée.
Rubans de laine en cours de transformation.En bas il s'agit d'un ruban de laine peignée.

Les fibres composant le ruban à la sortie de la carde ne sont pas rigoureusement alignées ; certaines sont encore emmêlées : aussi dit-on qu'elles feutrent. Avant de peigner ce ruban, il faut le défeutrer, c'est-à-dire le régulariser, le paralléliser et en redresser les fibres. On procède par trois passages successifs sur des machines qui assument le doublage et l'étirage des rubans. Cette partie s'appelle aussi la préparation, c'est une préparation de sorte à mettre le ruban aux normes (poids pour la mise sur peigneuse).


Peignage

Femme tibétaine filant de la laine traditionnellement vers 1905

Cette opération complète et parfait le cardage des laines passant par le cycle peigné. Le peignage vise principalement à éliminer les fibres très courtes, appelées blousses, et les dernières petites impuretés qui subsistent encore. Pour ce faire, le ruban de carde passe au travers d'une succession de peignes de plus en plus fins. Comme le cardage, le peignage fournit une matière première pour la filature, sous forme de rubans de peigné.










Filature

Les mèches fines de carde et les rubans de peigné sont transformés en fils. L'opération consiste en étirages successifs par les métiers à filer, qui vont amener progressivement la mèche ou le ruban primitifs à une grosseur qui pourra être 400 fois moindre. Le fil subira également une torsion et sera le plus souvent retordu avec un ou plusieurs autres fils, afin de le rendre plus solide et surtout plus régulier. Le fil de laine obtenu est fin, assez élastique, résistant, surtout s'il est retors. L'aspect du fil de laine cardée est plus poilu et irrégulier que le fil de laine peignée, lui-même beaucoup plus lisse car ses fibres sont couchées et fines.

Le filage peut aussi se faire de manière artisanale, à la main, à l'aide d'un fuseau ou d'un rouet.


Teinture

Laines teintes du Mobilier national, atelier de restauration des tapis

Une fois propre, on peut teindre la laine ou la laisser dans sa couleur naturelle (blanc, noir, brun, abricot pour les alpagas). La teinture peut être réalisée à différents stades de la transformation suivant la technique utilisée : soit après le lavage, soit sur rubans avant la filature, soit encore au stade du fil ou après le tissage ou le tricotage.

L'opération s'effectue dans de grands récipients contenant une solution colorante maintenue bouillante. La laine y est plongée et remuée pendant un certain temps avant d'être rincée, essorée et mise à sécher.


Tissage

Métier à tisser en 1568

Le tissage consiste à entrecroiser des fils, peignés ou cardés. Les fils disposés dans le sens de la longueur de la pièce de tissu constituent la chaîne, les fils disposés dans le sens de la largeur forment la trame.

Sur le métier à tisser, les fils de chaîne, alignés parfaitement, sont soulevés alternativement pour permettre au fil de trame, entraîné par un petit dispositif qu'anime un rapide mouvement de va-et-vient (la navette) de s'entrecroiser avec eux. Le fil de trame s'aligne perpendiculairement aux fils de chaîne, jusqu'à ce que la pièce de tissu soit terminée.





Tricotage

Détail d'une machine à tricoter industrielle

Le tricotage est une technique différente qui consiste à fabriquer un réseau de mailles à l'aide d'un fil que le métier forme en boucles passant les unes dans les autres. Le tricotage industriel permet d'abord d'obtenir des tissus tricotés (jersey), ainsi que des tricots prêts à porter (Fully-Fashioned ou diminué).













Les apprêts

Après le tissage ou le tricotage, tissus et tricots sont soumis à une suite d'opérations de finissage très variées : les apprêts, qui leur donneront leur aspect et leur toucher définitifs.

Les tissus peuvent, par exemple, être grattés pour rendre leur surface plus veloutée, ou bien foulés (c’est-à-dire passés entre des rouleaux qui les compriment alors qu'ils sont encore humides) afin de les rendre denses et feutrés.

Ils sont alors prêts à être vendus au mètre dans les magasins ou livrés aux confectionneurs qui couperont et coudront les vêtements en série.


Utilisation dans le bâtiment


Revêtements des sols


La laine constitue les plus belles moquettes. Les coloris en laine sont beaucoup plus profonds qu'en fibres synthétiques. Par mélanges de laine on peut faire toutes les gammes de beige et de gris chaud en laine à la filature, sans utiliser d'eau. La laine est une ressource naturelle renouvelable. Les moquettes de laine sont le revêtement de sol qui affectent le moins l'environnement.


Sécurité feu et fumées


Concernant la réaction et la résistance au feu, elle est considérée comme « difficilement inflammable » : (c'est la seule fibre autorisée dans les boites de nuit, les trains et les avions car elle ne dégage pas de fumée toxique).

classée M3 en France selon la norme NF EN 13 501-1 ;classée Bfl S1 ou Cfl S1 selon la norme européenne Euroclass EN 13 501-1


Régulateur d'hygrométrie


La laine purge l'humidité de l'atmosphère, si celle-ci est trop humide, et rejette l'humidité dans l'air, s'il est trop sec. (Sources : Woolmark, Wools of New Zealand, British wool, SNPE société Nationale des Poudres et explosifs).


Isolant thermique


Dans ses fonctions de moquettes, et aussi (pour les laines de second ordre) dans l'isolation des parois et des toitures, c'est un isolant parfaitement naturel. Elle a un coefficient de conductivité thermique de l'ordre de 0,035 à 0,050 W·m-1·K-1 et une masse volumique de 10 à 30 kg/m3.


Dans la province du Qinghai, en Chine, on transformait encore en 1990 les flocons laineux en matériau de construction. Gorgés d'eau, enroulés autour d'un pieu, ils étaient réduits à l'état de ballot, traîné derrière un cheval pendant des heures : grâce à ce traitement de choc, les fibres se tassaient et le feutre épais obtenu servait à doubler les parois des habitations provisoires d'un campement.


En Mongolie, et dans d'autres pays d'Asie centrale, comme le Kirghizstan par exemple, la laine est encore transformée en 2011 en feutre selon la technique du ballot traîné derrière le cheval. Ce feutre sert à isoler les yourtes, ces tentes de nomades utilisées encore aujourd'hui par la moitié de la population mongole.


Pays producteurs de laine


Principaux pays producteurs de laine en 2013:


Pays production % mondiale

Chine 471 100 t 22,1 %

Australie 360 500 t 16,9 %

Nouvelle-Zélande 165 000 t 7,8 %

Royaume-Uni 68 000 t 3,2 %

Iran 61 500 t 2,9 %

Maroc 56 000 t 2,6 %

Soudan 56 000 t 2,6 %

Russie 54 700 t 2,6 %

Turquie 51 200 t 2,4 %

Inde 46 500 t 2,2 %

Total monde 2 127 000 t 100 %


Symbolique et Culture

Les noces de laine symbolisent les 7 ans de mariage dans le folklore français.



Source Wikipédia : certains passages ont été modifiés.

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