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Les techniques de tricot

La plupart des tricoteurs des pays européanisés suivent soit le style allemand (méthode continentale), où le fil est tenu dans la main gauche, soit le style occidental, où le fil est tenu dans la main droite.

Il y a aussi différents usages, généralement locaux, pour insérer l'aiguille dans la maille. En France, par exemple, on l'insère par le devant pour un point à l'endroit, et par l'arrière pour un point à l'envers.

En tricotant certains vêtements, en particulier les plus grands comme les chandails, le vêtement final peut être fait de plusieurs morceaux tricotés séparément, et enfin cousus ensemble par un point invisible. Mais il est aussi possible de tricoter sans couture, d'une seule pièce. Elizabeth Zimmermann est probablement la plus ardente militante en faveur des techniques de tricot sans couture et circulaire. Les objets plus petits, chaussettes et bonnets, sont d'habitude tricotés en rond d'une seule pièce sur des aiguilles à deux pointes ou des aiguilles circulaires.


Plusieurs vidéos sont disponibles sur Youtube pour les différents points, voici ici, un exemple en vidéo de la méthode continentale.


Les ornementations

Avec diverses laines et aiguilles, on peut obtenir des produits finis bien différents, en variant les couleurs, les textures, le poids ou le serrage. L'utilisation d'aiguilles de diamètres et de pointes diverses peut ajouter aux effets. De plus on a une grande liberté dans le choix de la confection des mailles, ce qui ajoute aux effets.


Toutes les combinaisons de mailles à l'endroit et à l'envers, éventuellement avec des techniques plus élaborées, engendrent des tissus possédant diverses qualités, de la gaze au très dense, du très élastique au relativement rigide, du plat au fortement roulé, etc.


Le motif le plus commun pour un vêtement tricoté est celui, uni, du point de jersey. C'est celui utilisé, à très petite échelle, par les machines à tricoter, pour les bas et les T-shirts. D'autres motifs simples peuvent être obtenus par le mélange de mailles à l'endroit et de mailles à l'envers, comme les côtes, verticales, ou horizontales, le point mousse, le point de riz. En ajoutant les mailles glissées (mailles passées d'une aiguille à l'autre sans être tricotées), on augmente considérablement les possibilités, comme les talons ou le point de toile, et tout un ensemble de motifs complexes.


Les points d'ornementation


Mailles vers le bas

Typiquement, quand une nouvelle maille est passée à travers une maille active, la longueur de la colonne augmente d'une maille. Mais ce n'est pas toujours le cas : la nouvelle maille peut être passée à travers une maille déjà tricotée plus bas dans le tricot, ou également entre des mailles tricotées (maille vers le bas). Selon la distance entre l'endroit où la maille est tricotée et le point dans le tricot où elle est, une maille vers le bas peut produire une subtile moucheture, ou une longue ligne sur la surface du tricot, comme pour les feuilles inférieures d'une fleur. La nouvelle maille peut aussi être passée entre deux mailles du rang actif, en resserrant les mailles concernées. Cette approche est souvent utilisée pour produire un effet de fronces sur le tricot. Les mailles rassemblées peuvent ne pas être du même rang : par exemple, on peut faire un pli en tricotant ensemble des mailles de différents rangs, ce qui produit une marque horizontale en saillie sur le tricot.


Mailles glissées

Toutes les mailles d'un rang n'ont pas besoin d'être tricotées ; certaines peuvent être laissées en l'état, simplement passées d'une aiguille à l'autre, et tricotées sur un rang ultérieur. Ceci est connu sous le nom de maille glissée. Les mailles glissées sont naturellement plus longues que les tricotées. Par exemple, une maille glissée sur un rang avant d'être tricotée sera en gros deux fois plus haute que ses voisines. Ceci peut produire des effets visuels intéressants, bien que le tricot résultant soit plus rigide, car les mailles glissées tirent sur leurs voisines et sont moins déformables. La technique des mailles glissées joue un rôle important dans le tricot en mosaïque, une technique importante dans les étoffes texturées tricotées à la main. Les tricots en mosaïque ont tendance à être plus raides que les tricots texturés fabriqués par d'autre méthodes, telles que celles utilisées pour le jacquard.


Maille manquée

Dans certains cas, une maille peut être délibérément laissée non tricotée, et sa colonne se démaille. Ceci est connu sous le nom de tricot à maille manquée, et produit une échelle verticale de trous transparents dans le tricot, correspondant à l'emplacement de la colonne démaillée.


Mailles torses

Dans certaines limites, un nombre arbitraire de torsions peut être appliqué aux nouvelles mailles, qu'elles soient à l'endroit ou à l'envers.

Les mailles à l'endroit et à l'envers peuvent être tordues : d'habitude une seule fois (c'est-à-dire un demi-tour) au plus, mais quelquefois deux ou (très rarement) trois fois. Quand on la regarde du dessus, la torsion peut être dans le sens des aiguilles d'une montre ou opposé. Dans le premier cas le fil de droite passe devant celui de gauche, sinon c'est l'inverse. On appelle ces mailles torses à droite, respectivement à gauche. Les tricoteurs à la main produisent généralement les mailles torses à droite en tricotant à travers les mailles par derrière, c'est-à-dire en passant l'aiguille dans la maille d'une façon inhabituelle, mais en tournant le fil sur l'aiguille comme à l'habitude. Par contre, les mailles torses à gauche sont généralement faites par les tricoteurs à la main en tournant le fil à l'envers sur l'aiguille et en enfonçant cette dernière comme d'habitude dans la maille. Bien qu'elles soient symétriques dans leur forme, les mailles torses sont équivalentes fonctionnellement. Les deux types de mailles torses donnent une texture visuelle subtile mais intéressante. Elles tendent à resserrer le tricot, le rendant plus raide. Les mailles torses sont une méthode habituelle pour tricoter de fins fils métalliques pour la joaillerie.


L'organisation des ornementations


Certaines techniques de tricot plus avancées créent une variété surprenante de textures complexes. L'aspect du vêtement est aussi influencé par le poids de la laine, qui décrit l'épaisseur de fibres filées. Plus la laine est épaisse, plus les mailles seront visibles. Les points ornementaux doivent être intégrés avec soin au projet final, pour lui donner un bel aspect général.


Torsades

D'habitude, les mailles sont tricotées dans le même ordre sur chaque rang, et les colonnes sont parallèles, verticales le long du tricot. Mais ceci n'est pas une règle obligatoire.

En changeant l'ordre des mailles d'un rang à l'autre, d'habitude avec une aiguille à torsades, ou réserve de mailles, on peut tricoter une variété infinie de tresses, de torsades, de nids d'abeilles, de motifs des chandails d'Aran. Les torsades ont tendance à resserrer le tricot, le rendant plus dense et moins élastique. Les chandails d'Aran utilisent une grande variété de tricots en torsade. On peut ainsi réaliser des tresses arbitrairement complexes, sous la restriction que les colonnes doivent toujours se diriger vers le haut ; il est en général impossible d'avoir une colonne qui monte puis descend dans le tricot. Des tricoteurs ont mis au point des méthodes pour donner l'illusion d'une colonne circulaire, comme celles qui apparaissent dans les nœuds celtiques, mais ce ne sont que des approximations inexactes : le sens de tricot fait que les mailles ont la forme d'un V, et il faudrait les raccorder au sommet avec des mailles en < aux inter-colonnes en forme de Λ, ce qui est impossible . Cependant de telles colonnes circulaires sont possibles en utilisant la reprise suisse, une forme de broderie, ou en tricotant séparément un tube et en l'appliquant sur le tricot.


Dentelle

Dans le tricot en dentelle, le motif est fait de petits trous stables, généralement par des jetés.

En combinant les augmentations faisant de petits trous en œillet, avec des diminutions assorties, on peut créer un tissu très léger ressemblant à la dentelle : c'est le tricot en dentelle, qui consiste en motifs et dessins utilisant de tels trous, plutôt qu'avec les mailles elles-mêmes. Les grands et nombreux trous de la dentelle la rendent extrêmement élastique : par exemple certains châles en Shetland sont nommés alliances, parce qu'ils sont si fins qu'ils peuvent passer à travers une alliance.


Les entrelacements

Illustration de l'entrelacement. Les colonnes bleues et blanches sont parallèles entre elles, et perpendiculaire aux noires et brunes, faisant penser au tissage d'un panier.

Deux tricots peuvent être cousus par des méthodes de couture invisible empruntées à la broderie, le plus souvent le point Kitchener.

Mais on peut surtout commencer de nouvelles colonnes à partir d'un bord quelconque d'un tricot ; ceci s'appelle relever des mailles, et c'est la base de l’entrelacement. L'entrelacement forme un riche motif en échiquier, en tricotant de petits carrés, en relevant leurs côtés et en tricotant d'autres carrés pour continuer perpendiculairement le vêtement.


Tricot en biais

En combinant les augmentations et les diminutions, il est possible d'orienter la direction d'une colonne en oblique par rapport à la verticale. Ceci est la base du tricot en biais, et peut être utilisé pour des effets visuels comparables à la direction du trait de pinceau sur une peinture à l'huile.


Ornements rapportés

Divers ornements ponctuels peuvent être ajoutés au tricot pour l'aspect, ou pour améliorer la résistance à l'usure. Les exemples comprennent les divers types de pompons, de paillettes ou de perles. De longues boucles peuvent aussi être tirées et fixées, donnant un aspect hirsute au tricot ; ceci est appelé tricot à boucles. Des motifs additionnels peuvent être faits à la surface du tricot en utilisant la broderie ; si cette broderie ressemble au tricot, elle s'appelle souvent reprise suisse. Diverses finitions sont rapportées sur les vêtements, comme les boutons ou galons. Les boutonnières sont généralement tricotées dans le vêtement, plutôt que coupées, ce qui risquerait des démaillages intempestifs.

Des ornements peuvent aussi être tricotés séparément et attachés en applique. Par exemple, les feuilles et pétales différemment colorés d'une fleur peuvent être tricotés séparément et appliqués pour former le dessin final. Des tubes tricotés séparément peuvent être appliqués sur un tricot pour former les complexes nœuds celtiques ou autres dessins difficiles à tricoter.


Feutrage

Le feutrage est une technique pour agglomérer les fibres de laine. Le produit fini est mis dans une lessive chaude, et agité jusqu'à ce qu'il soit rétréci. Le résultat final est significativement plus petit. On peut feutrer des sacs, des moufles, des chaussettes ou des bonnets, par exemple. Ceci peut être souhaité pour améliorer la cohésion et l'imperméabilité du tricot, ou tout à fait désagréable, si cela arrive par accident, en mettant par mégarde une pièce en tricot dans une lessive de coton blanc à 90°.

Des fils non tricotés peuvent être introduits dans le tricot pour renforcer leur chaleur, comme on le fait pour ouater, en petits brins dont les extrémités, laissées libres à l'intérieur, sont feutrées, ou en fils réguliers introduits dans les rangs.


L'utilisation de la couleur


Beaucoup de vêtements tricotés finis n'utilisent qu'une seule couleur de laine, mais il y a beaucoup de façons de travailler en couleurs multiples.

On tricote avec plusieurs fils de couleurs différentes, d'habitude pour faire des dessins en couleur intéressants. On appelle ces dessins en général jacquard.

Dans une autre méthode (jacquard, bas), plus complexe, les fils de toutes les couleurs utilisées, , courent tout au long du rang, l'un étant maintenu apparent, l'autre étant passé derrière le tricot ). Ici encore plusieurs solutions sont possibles :

soit on laisse le fil de derrière flotter, ce qui n'a pas d'inconvénient s'il doit flotter sur une petite distance,soit on le glisse sous chaque maille, qui le retient, ce qui donne un tricot plus épais.soit encore on tricote aussi le fil caché, ce qui donne une épaisseur supplémentaire, pour une grande chaleur et un beau drapé. De plus les décors apparaissent à l'envers dans la couleur qui y est tricotée. Dans le cas où il y a plusieurs couleurs, les fils supplémentaires sont passés entre la maille tricotée sur le devant et la maille tricotée sur l'envers.


Ce deuxième ensemble de méthodes est plus appropriée pour faire des petits motifs, des bandes, des frises, voire des chandails entiers, ce qui représente un travail très important.

Un autre système d'utilisation de la couleur est de s'abandonner aux variations de couleur du fil de laine : certaines laines sont teintes en panaché, en sorte que leur couleur change au hasard toutes les quelques mailles, ou auto-zébrantes, qui changent de couleur plus lentement, tous les quelques rangs. La laine peut être faite de fibres de différentes couleurs : en petites quantités, elles seront appelées chinées, les tweeds en contenant plus.

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